Mali : La jeunesse face au chômage grandissant !

27 أبريل 2023

A l’instar de plusieurs pays du Sahel, la jeunesse malienne fait face au manque d’emploi. Afin de pouvoir réduire le taux de chômage, l’entrepreneuriat en milieu juvénile serait la solution la plus préconisée dans la mesure où la Fonction Publique absorbe peu de diplômés.

 

Au Mali, avoir un travail décent relève d’un véritable parcours du combattant. La jeunesse malienne qui représente 80% d’une population estimée à 20 millions d’habitants est durement touchée par le chômage. Selon un rapport intitulé « Stratégie Jeunesse des Nations Unies au Mali (2020-2024), le taux de chômage des jeunes de  15-35 ans s’élevait à 14.9% en 2017. Il ressort de la même enquête onusienne que c’est la région de Gao qui enregistrait, au moment de l’établissement dudit rapport, le taux le plus élevé de chômage des jeunes de 15-35 ans (54.8%), suivie de Koulikoro (46.8%) et Bamako (18.5%).

Conscient de ce triste constat du taux de chômage chez les jeunes, le gouvernement assure avoir multiplié les initiatives afin de promouvoir l’employabilité. Ces initiatives sont entre autres la Politique Nationale de l’Emploi qui s’intéresse à l’accroissement des opportunités d’emplois décents ; la Politique-cadre de développement de la jeunesse qui vise à créer des emplois productifs et décents pour les jeunes.

Malgré ces différentes politiques d’absorption, il s’avère qu’il existe plusieurs entraves à l’obtention d’un travail décent. Du nombre pléthorique de chômeurs à la faible qualité des formations académique et professionnelle, les causes sont multiples. En effet, du fait d’une formation académique des fois, en déphasage avec les besoins du marché de l’emploi, plusieurs grandes écoles sont devenues des fabriques de chômeurs. Un constat fait par le Cadre stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD) qui indique que les jeunes de niveau de l’éducation supérieure et secondaire sont les plus affectés par le manque d’emploi avec des taux de chômage respectivement de 44.2% et 31.8%.

Au Mali, avoir un travail décent relève d’un véritable parcours du combattant. La jeunesse malienne qui représente 80% d’une population estimée à 20 millions d’habitants est durement touchée par le chômage. Selon un rapport intitulé « Stratégie Jeunesse des Nations Unies au Mali (2020-2024), le taux de chômage des jeunes de  15-35 ans s’élevait à 14.9% en 2017. Il ressort de la même enquête onusienne que c’est la région de Gao qui enregistrait, au moment de l’établissement dudit rapport, le taux le plus élevé de chômage des jeunes de 15-35 ans (54.8%), suivie de Koulikoro (46.8%) et Bamako (18.5%).
Seydou Mamadou Coulibaly/ ph: Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle

Des statistiques qui crédibilisent la sortie médiatique des étudiants de la filière des Sciences de l’Education dénonçant leur marginalisation dans les différents concours de recrutement notamment dans la Fonction Publique. « Depuis la création de la filière des Sciences de l’Education en 2000, il n’y a eu qu’un seul recrutement à l’endroit des diplômés de cette filière par l’Etat. C’était en 2011. A l’occasion, l’Etat n’a recruté que 24 personnes sur des centaines de milliers de diplômés », a dénoncé le porte-parole des étudiants mécontents, Makan Sissoko.

L’entrepreneuriat comme alternative au chômage des jeunes maliens

Alors que la plupart des étudiants se ruent vers le secteur tertiaire, les esprits les plus avisés les invitent à s’orienter vers le secteur primaire ou l’entrepreneuriat.

Dans le rapport « Stratégie Jeunesse des Nations Unies au Mali (2020-2024), l’Organisation des Nations Unies soutient que l’une des solutions aux différentes difficultés évoquées est la promotion de la formation professionnelle et technique, la formation en entrepreneuriat et l’accès au financement des jeunes pour le démarrage de leurs entreprises. « L’entrepreneuriat est la solution adaptée pour valoriser les jeunes. C’est le secteur qui crée le plus d’opportunités avec des millions d’emplois contre 114 000 dans la Fonction Publique », soutient également Seydou Mamadou Coulibaly, actionnaire principal de l’entreprise internationale CIRA-Mali.

Le même rapport des Nations Unis indique que le Mali gagnerait à ce que soient développées les chaînes de valeurs à travers la transformation des produits agricoles, l’élevage, la pêche, la pisciculture et les produits forestiers ligneux et non ligneux. « Le manque d’opportunités en termes d’accès au financement pour les jeunes hommes et les jeunes femmes constitue un enjeu majeur à relever et entrant dans les priorités d’actions. Moins de 35% des jeunes maliens ont accès à des services financiers. Ce faible taux peut être lié à de faibles niveaux d'éducation financière, ceci étant particulièrement critique pour les jeunes entrepreneurs. L’éducation financière correspond à l’aptitude de comprendre divers domaines financiers, y compris des sujets liés à la gestion des finances personnelles, de l'argent, des emprunts et de l'investissement », peut-on lire dans ledit rapport.

Alassane CISSOUMA