Technologie : une voiture made in Burkina bientôt sur le marché !
De plus en plus de jeunes s’intéressent au domaine de l’innovation et de la création. Ils sont passionnés et déterminés à montrer leur savoir-faire. De ces jeunes, il y a Uriel Michel Sizounga du Burkina Faso. A 18 ans, il a créé une voiture « 100% électrique ». Sa voiture fonctionne uniquement avec les plaques solaires et les batteries : pas de carburant. Rencontre avec un jeune qui rêve inonder le marché mondial avec sa marque.
Quatre (4) mois, c’est le temps qu’il a fallu à Uriel Michel Sizounga pour fabriquer sa voiture. Il confie avoir travaillé de jour comme de nuit pour que son projet soit matérialisé. « Il y a des jours où je rentre à 3h ou 4h du matin », explique-t-il. Il travaille avec sept autres jeunes aux profils variés. Parmi eux, il y a un tapissier, un informaticien qui a d’ailleurs, selon Sizounga, programmé le capteur de mouvement de la voiture. On compte également un soudeur et un designer…
USM, c’est le nom de sa marque. Ce sont les initiales de son nom : Uriel Sizounga Michel. Cette voiture dont la fabrication a coûté la coquette somme de 6 millions de FCFA dispose de deux places. Quand nous avons voulu savoir pourquoi il s’est limité à deux places, l’élève en classe de 2nde scientifique, en Technique Industrielle, précise qu’il a une place et l’autre place est réservée à sa « mère chérie ». Toutefois il ne compte pas se limiter qu’à deux places. De son explication, il augmentera le nombre places puisqu’il compte fabriquer également des bus.
Pour le jeune Sizounga, l’amour de fabriquer des engins est né depuis qu’il était encore enfant : « Quand j’étais petit, je voyais un avion qui volait et j’ai dit qu’un jour je vais en fabriquer un. Vu que je n’ai pas les moyens de fabriquer un avion alors j’ai décidé de commencer avec les engins comme la voiture », détaille celui qui n’est pas à sa première fabrication. Il dit avoir fabriqué au paravent un frigo ensuite un tricycle. Tous électriques. La voiture constitue sa 3e fabrication.
Alimenté uniquement par des plaques solaires et des batteries, USM dispose d’une autonomie de 2h avec une possibilité de parcourir entre 35 et 40 km de distance. Il dit être à pied d’œuvre pour augmenter cette autonomie. Pour ce faire, il faut des « accumulateurs de charges et de lithium », choses dont il dit ne pas disposer faute de moyens.
Le coût de l’essence est la raison qui le motive à se pencher sur des engins purement électriques. En plus de cela, il y a la disponibilité d’énergie. Il prend en exemple la pénurie d’essence en décembre 2022 au Burkina Faso qui a paralysé les activités.
Son rêve, explique-t-il, est d’inonder le marché mondial avec sa marque, made in Burkina Faso, à l’image de Tesla qu’il considère déjà comme son « concurrent direct ». Mais contrairement à Tesla qu’il estime coûteuse, lui, il veut rendre sa voiture accessible de par son prix. 5 millions de FCFA, c’est le prix de vente de sa voiture quand il la mettra sur le marché en 2025.
De son avis, s’il a les moyens nécessaires, pour l’instant, il pourrait fabriquer entre 100 et 200 voitures chaque année.
Dépassé le stade expérimental et la phase d’essai, il dit être à mesure de fabriquer, actuellement, la même voiture en un mois et à moins de 6 millions de FCFA. Toutefois, lui et ses camarades continuent à travailler pour parfaire l’engin mais aussi augmenter leur capacité de production.
Qu’en est-il de son projet d’avion ? « S’il plait à Dieu, il verra le jour », répond-il optimiste avec sourire aux lèvres. En attendant, il vous donne rendez-vous en mi 2025, date à laquelle vous trouverez la marque USM sur le marché.
Masbé NDENGAR de Bodo