Biennale Photographique : quand les images parleront à Bamako
Evènement de dimension internationale, la 14e édition de la biennale de la photographie se tiendra du 16 novembre 2024 au 16 janvier 2025 à Bamako. A cette occasion, la biennale qui fêtera son 30e anniversaire a placé sa commémoration sous le thème « Kuma » qui signifie en bamanakan (langue populaire au Mali) « la parole ». Une façon pour les organisateurs de mettre en exergue l’expression visuelle notamment par la photographie.
La biennale de la photographie également appelée « Les Rencontres de Bamako » est devenue un rendez-vous incontournable pour les professionnels de l’image d’Afrique et d’autres continents. A l’occasion de sa 14e édition prévue du 16 novembre 2024 au 16 janvier 2025, l’évènement célébrera son 30e anniversaire. A une année de la cérémonie d’ouverture, un point de presse a été organisé, le 16 novembre 2023, pour annoncer les couleurs.
Pour la célébration de ce trentenaire, les organisateurs ont fait sortir un thème captivant. Il s’agit de Kuma. Un mot bamanakan qui veut dire en français « La Parole ». Il s’agira pour les artistes de faire ressortir le côté expressif de la photographie. Une image qui, pourtant, peut raconter des histoires, communiquer des émotions et faire passer des messages. « Kuma, ça parle à tout le monde. Ce qui est fabuleux dans ce thème, quand je parle avec des gens comme des ministres ou autres personnalités, ils oublient leur fonction et rentrent dans la parole. Autrement dit, dans Kuma. Je pense que le pari est déjà gagné. Il y a beaucoup de philosophie autour de la parole. Donc pendant la biennale, on va se parler, pas de silence. C’est une biennale active », a fait savoir Igo Diarra, commissaire général de la biennale.
A la différence des précédentes éditions, la particularité de la prochaine est que les activités seront décentralisées. C’est dire que l’évènement se déroulera, à la fois, dans la capitale malienne et dans certaines régions du pays. Une démarche qui consiste, pour les organisateurs, à étendre la portée de l’évènement à d’autres artistes se trouvant au tréfond du pays avec des expositions, des ateliers, des conférences et d’autres activités artistiques.
Auteur d’un opus dénommé Kuma, l’artiste-chanteur Salif Kéïta a été désigné comme ambassadeur du trentenaire de la biennale. « Le Mali est un pays de culture. Je suis impressionné par la magie de la photographie surtout son côté expressif. Je ne savais pas autant de la photographie », a déclaré le musicien malien.
Pour les organisateurs, le choix de cet ambassadeur n’est pas fortuit et se justifie par deux raisons. « D’abord il a un morceau qui s’appelle Kuma, la parole, qui correspond à notre thème principal. Ensuite, Salif Kéïta est un ambassadeur dont la voix porte. L’avoir c’est du pain béni dans un contexte où certains partenaires abandonnent le Mali. Salif est un mythe, un des plus grands paroliers. Il a des textes extraordinaires. C’est un symbole panafricain », a expliqué Igo Diarra.
Alors que les démarches organisationnelles ont été entreprises à une année de la cérémonie d’ouverture, certains artistes estiment que c’est mieux de commencer plus tôt car cela va certainement amener le public à s’intéresser à la photo car « malgré 13 éditions écoulées, il y a encore beaucoup de personnes qui ignorent l’importance de la photographie alors qu’une photo ramène beaucoup de souvenirs », a fait remarquer Tétou Gologo, artiste malienne.
Alassane CISSOUMA