Mali : 475 millions de FCFA mobilisés pour inoculer 14 millions de doses de vaccins aux animaux
La campagne nationale de vaccination du cheptel malien a été officiellement lancée le 17 décembre à Kambila dans le Cercle de Kati. La première dose a été inoculée par le Premier Ministre, Choguel Kokalla Maïga. Destinée directement aux bestiaux, cette campagne de vaccination va aussi impacter positivement la santé humaine en contribuant à la prémunir contre plusieurs maladies dont la tuberculose et la rage.
Pays enclavé, le Mali a une économie qui repose sur quelques secteurs dont l’élevage. Selon le gouvernement, celui-ci représente 19% du PIB et 25 à 30% de la production du secteur rural. En plus, il procure au pays 15% de ses recettes d’exportation. Fort d’un tel apport, le cheptel malien constitue le 3e produit d’exportation après l’or et le coton, a indiqué le Premier Ministre en procédant au lancement officiel de la campagne de vaccination 2023-2024.
Au cours de cette campagne, le gouvernement malien prévoit de vacciner 76 636 645 têtes, toutes espèces confondues. Pour cela, des ressources conséquentes à la fois financières et humaines seront mobilisées pour faire de cette campagne une réussite. Le chef du gouvernement a fait savoir que la campagne mobilisera 125 agents des postes vétérinaires non affectés au mandat sanitaire, 159 vétérinaires titulaires du mandat sanitaire, 400 agents d'appui pour, l’inoculation de 14 millions de doses de vaccins pour un coût total de 475 millions de FCFA financé sur le budget national.
Selon le gouvernement, la santé des citoyens est aussi liée à celle du cheptel national et la présente campagne contribue à lutter contre plusieurs maladies dangereuses pour la santé humaine telles que la tuberculose et la rage. « Le gouvernement, à travers la campagne de vaccination, vise la réduction de l'incidence ou l'éradication de 12 maladies prioritaires du réseau de surveillance épidémiologique dont la moitié présente un danger potentiel pour la santé humaine, à savoir la tuberculose, la brucellose, les salmonelloses, le charbon bactéridien et la rage », a fait savoir le chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga.
Pour le ministre de l’élevage et de la pêche la présente campagne revêt un caractère particulier dans la mesure où la vaccination des petits ruminants, qui rentre dans le cadre du programme d’éradication de la peste des petits ruminants à l’horizon 2030, sera couplée avec le marquage des animaux vaccinés. « Le marquage est la stratégie adoptée pour mener à bien ce programme d’éradication. En effet, il a été démontré qu’une seule vaccination suffit pour protéger à vie un animal contre cette maladie. Ainsi, les animaux (ovins et caprins) vaccinés et marqués au cours de cette campagne 2023-2024 ne le seront pas pendant la campagne suivante 2024-2025. Cette stratégie de marquage contribuera à réduire le coût de ce programme en limitant la vaccination des sujets à une seule vaccination. D’où un appel aux éleveurs pour leur adhésion à cette stratégie », a déclaré le ministre Youba Ba. Ce qui justifie pour lui le bien-fondé du thème retenu pour cette campagne vaccinale qui s’intitule : « Le contrôle de la péripneumonie contagieuse bovine et l’éradication de la peste des petits ruminants du Mali. »
A travers cette campagne, l’objectif de l’Etat malien est de mobiliser tous les acteurs de la filière dans le but de réduire l’incidence des maladies par l’augmentation du taux de couverture vaccinale et d’assurer une surveillance épidémiologique efficace.
Alassane CISSOUMA