Agadez : à la découverte du tambour rassembleur
Dans le cadre des festivités du Bianou, le tambour est l’instrument mythique le plus utilisé. Pourquoi est-il la « star » de cet évènement ? A partir de quelle matière ce tambour est-il réalisé ? Sidi Ahmed Dodo le Tambari de l’Ouest nous donne des éléments de réponses.
Le Bianou, commémoré depuis la nuit des temps dans la région d’Agadez, garde toujours ses lettres de noblesse. Le jour de la fête, le 9e jour du premier mois musulman, après la Fathia ou prière pour le bon déroulement des festivités, trois coups de tambour sont donnés par des dépositaires de la tradition, le Tambari, le Agholla (leader des jeunes et encadreurs du Bianou) et le Djirima. Ces trois coups constituent le cérémonial marquant le lancement des activités de cette fête très célèbre dans l’Aïr.
L’instrument mythique, le tambour tient son nom de son premier concepteur : Bianou. « Au début, la fête du Bianou se déroulait exclusivement au sein du sultanat, la personne qui était chargée de son organisation se nommait Bianou », a indiqué Sidi Ahmed Dodo.
Le Bianou est réalisé à partir du tronc d’un gros arbre taillé et badigeonné de Akouchi qui est un mélange de plusieurs ingrédients. « On met du miel pour insonoriser ; de l’ail afin que l’humidité ne détériore pas la qualité du bois ; du piment pour lutter contre les insectes », a détaillé le chef de tambour du groupe Ouest Sidi Ahmed Dodo.
Ensuite, le haut du tambour en bois taillé en forme de calebasse est recouvert de peau rasée de vache. La partie basse quant à elle est recouverte de peau de jeune taureau fort. Après les festivités, le Bianou est bien rangé et ne sortira qu’à la prochaine célébration.
Mireille BAILLY