Production de fraises : Josias Sankara compte exporter ses récoltes au-delà du Burkina
De N’Djamena à Ouagadougou en passant par Niamey, Bamako ou encore Nouakchott, nombreux sont les jeunes qui mènent diverses activités dans le domaine de l’agriculture, l’aviculture, la menuiserie, la maçonnerie, l’apiculture. Josias Sankara, lui, a décidé d’évoluer dans la production des fraises à Ouagadougou. Rencontre avec un jeune jardinier passionné qui rêve d’alimenter le marché africain avec ses productions.
7 avril 2023, Ouagadougou. Nous avons rendez-vous avec Josias Sankara, un jeune jardinier qui cultive des fraises au quartier Pissy, dans le 6e arrondissement. Il est 11h sonnantes, le soleil est déjà au rendez-vous. Entre bruit de motopompes qui remontent l’eau du puits pour arroser les plantes et les coups de pioches et autres matériels de travail, Josias et son employé Fulbert sont à pied d’œuvre. Ici, des centaines de jardiniers exploitent un vaste espace pour diverses cultures : tomates, concombres, choux, carottes, laitue, gombo… Josias Sankara, en plus des fraises, cultive également des légumes. C’est sous une forme de visite guidée, en mordant dans un long concombre, qu’il nous montre ses différentes portions de terre ainsi que ses productions dont il est visiblement fier.
Avant d’avoir son propre espace et sa propre production, il travaillait avec son oncle dans son jardin. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’a initié. Plus tard, le jeune homme a pris la relève. Sa touche particulière : la production de fraises. « Au début, je cultivais juste pour ma consommation mais avec le temps je me suis dit que je pouvais également en vendre en produisant en quantité », explique Josias Sankara. Il dit avoir choisi le jardinage parce qu’il « aime les fruits et les légumes ».
Les fraises sont des plantes rampantes qui demandent assez d’entretien surtout une bonne quantité d’eau en période de chaleur. A cela s’ajoute du fumier nécessaire pour rendre les plantes robustes afin d’obtenir une bonne récolte. Les premières récoltes interviennent six mois après. Au stade de ces six mois, les récoltes se font trois fois par semaine et ce, pendant trois mois, détaille Josias, arrosoir en main.
Si la production de fraises demande, selon Josias, assez d’énergies et de moyens financiers, force est de constater que les acheteurs ne sont pas au rendez-vous. Cela constitue un problème pour les producteurs. « Quelques rares acheteurs qui se présentent ont tendance à imposer leur prix », regrette Josias Sankara. Il est souvent contraint de livrer son produit à perte selon le prix du client puisque « il est difficile de conserver les fraises », se désole-t-il avant d’adresser aux autorités une demande de chambre froide pour la conservation des fraises.
La production de fraises nourrit son homme
Quand bien même que la consommation de la fraise n’est pas encore rentrée dans les habitudes alimentaires de la majorité des Burkinabè, pour Josias, cette activité lui permet de subvenir aux besoins de sa famille. Le kilogramme de fraises, d’après Sankara, se vend entre 1000 et 4000 FCFA. « Ce travail nourrit bel et bien son homme », foi de Josias qui invite les jeunes qui sont à la recherche du travail à faire comme lui. Il estime que le jardinage est un secteur porteur qui peut contribuer à réduire le taux de chômage.
Selon les explications de Josias, les fraises sont non seulement consommées fraiches mais servent dans la pâtisserie, la fabrication de jus et pour la préparation de sauce. Il invite par conséquent tous ceux qui évoluent dans ces secteurs à se ravitailler auprès des producteurs nationaux dans un esprit de « consommons ce que nous produisons ».
Le plus grand rêve de Josias qui a arrêté ses études en classe de CM2 est de couvrir le territoire burkinabè par des fraises mais également exporter les fraises made in Burkina Faso partout en Afrique.
Masbé NDENGAR de Bodo