Job de vacances : Rencontre avec des élèves débrouillards !

21 août 2023

Censées être une période de repos, les grandes vacances sont mises à profit par certains écoliers pour mener des activités génératrices de revenus. En commerçants improvisés, ces élèves mènent ces activités pour diverses raisons. Sur la question de la nécessité du travail des enfants durant les vacances, les avis sont partagés.

Au Mali, les élèves ne passent pas les grandes vacances de la même façon. Pendant que certains voyagent pour se faire plaisir, d’autres mènent des activités génératrices de revenus ou de subsistance. Les jeunes qui viennent du village y retournent pour des travaux champêtres. Quant aux jeunes citadins, les petits boulots ne manquent pas. Ils consistent en général à la vente à la sauvette. C’est pourquoi il est fréquent, en cette période de vacances, de constater la présence massive des jeunes vendeurs aux abords des artères et autres rues fréquentées, avec différents objets à vendre.

Avec la saison des pluies, les parapluies et autres imperméables se vendent comme des petits pains. Et les retombées ne sont pas négligeables. « Mon père est un commerçant grossiste de produits divers au grand marché de Bamako. Pendant les grandes vacances, je prends des articles auprès de lui pour ensuite les revendre. Les bénéfices que je gagne sur des articles me permettent de faire de petites économies en vue de la reprise des cours. Issu d’une famille nombreuse, je peux ainsi m’acheter des objets de mon choix que mon père ne serait pas prêt à m’acheter », a expliqué Moussa Sissoko, élève de la classe de 8e année.

u Mali, les élèves ne passent pas les grandes vacances de la même façon. Pendant que certains voyagent pour se faire plaisir, d’autres mènent des activités génératrices de revenus ou de subsistance. Les jeunes qui viennent du village y retournent pour des travaux champêtres. Quant aux jeunes citadins, les petits boulots ne manquent pas. Ils consistent en général à la vente à la sauvette. C’est pourquoi il est fréquent, en cette période de vacances, de constater la présence massive des jeunes vendeurs aux abords des artères et autres rues fréquentées, avec différents objets à vendre.
Divers articles sont vendus aux abords des voies

Si pour Moussa il s’agit de pouvoir faire face à ses petits besoins, il s’agit plutôt pour Kamory Traoré d’anticiper sur la résolution d’un problème imminent. « Ma famille n’a pas assez de moyens financiers pour faire face à toutes les dépenses de la rentrée scolaire. Compte tenu de cela, je me débrouille pour vendre des essuie-glaces, des déodorants pour véhicules et de petits gadgets en vue de pouvoir m’acheter des fournitures ainsi que des tenues scolaires pour la reprise », a fait savoir cet élève de 8e année.

Sur la question de la nécessité du travail des enfants durant les vacances, les avis sont partagés. « Mais que faire si les parents n’ont pas de moyens pour subvenir aux besoins de leurs enfants ? », s’interroge Mamadou Dabo, parent d’élève. Pour Ismaël Sarr, enseignant dans une école de la place, ces petits boulots ne sont pas sans conséquences pour ces enfants dans la mesure où ils peuvent selon lui, constituer un frein à leur progrès scolaire. « De nos jours, il est fréquent de voir les enfants abandonner l’école à cause de l’appât du gain. Et ces genres de petits commerces y sont pour beaucoup », a argumenté l’enseignant Sarr.

Alassane CISSOUMA