Attention au diabète : « Avant de le diagnostiquer, j’ai perdu trois grossesses »

12 septembre 2023

Elle réside à Farcha Zaraf dans la commune du premier arrondissement de N’Djamena la capitale tchadienne, elle a 35 ans, elle contrôle son régime alimentaire à l’aide d’une fiche d’orientation. Femme au foyer, Neloumsei Lucie vit avec le diabète depuis quelques années. Mère de deux enfants, elle peine à gérer son quotidien pour s’assurer une prise en charge adéquate mais, fait de son mieux pour surmonter les conditions alimentaires. Elle s’est confiée à Radio Jeunesse Sahel.

Cette maladie m’a fait beaucoup de mal. Avant de la diagnostiquer, j’ai perdu trois grossesses. En ville c’est mieux. Je n’ose même pas imaginer ma situation si je vivais en campagne. J’aurais continué à accuser des pauvres gens de sorcellerie alors que le véritable sorcier c’est le diabète. Surtout que, parfois j’ai des sensations que je n’arrive pas à décrire par des mots.
Neloumsei Lucie vit avec le diabète depuis quelques années

Radio Jeunesse Sahel (RJS) : Comment avez-vous découvert que vous êtes malade de diabète ?

Neloumsei Lucie : Ce n’était pas facile au moment où j’ai l’ait découvert. Je ne me sentais pas bien. Je mangeais un peu trop, j’urinais beaucoup et j’étais, tout le temps, fatiguée. Je m’interrogeais sur mon état de santé. C’est pourquoi je suis allée expliquer cela à un médecin qui m’a demandé de passer le voir. C’est après le dépistage j’ai découvert mon diabète.

 RJS : A quel moment et comment se fait votre prise en charge médicale ?

Neloumsei Lucie : Au début je m’inquiétais beaucoup. Pour l’anecdote, j’avais même accusé des gens de sorcellerie. Lorsque j’ai pris la résolution d’aller à l’hôpital, le médecin m’a soumis à un suivi régulier.

RJS : Quels sont les consignes données par le médecin ?

Neloumsei Lucie : Le médecin m’avait conseillé de pratiquer le sport et de contrôler aussi le régime alimentaire. C’est ce que je fais.

RJS : Comment contrôlez-vous votre régime alimentaire ?

 Neloumsei Lucie : Le médecin m’a donné une fiche contenant les qualités d’aliments à consommer. Grâce à cette fiche, j’ai identifié aussi les aliments qui peuvent aggraver la maladie. Dans un ménage ou le mari n’a pas de boulot, c’est difficile de contrôler cette maladie.

RJS : Pendant votre période de grossesse, avez-vous rencontré des difficultés ?

Neloumsei Lucie : Cette maladie m’a fait beaucoup de mal. Avant de la diagnostiquer, j’ai perdu trois grossesses. En ville c’est mieux. Je n’ose même pas imaginer ma situation si je vivais en campagne. J’aurais continué à accuser des pauvres gens de sorcellerie alors que le véritable sorcier c’est le diabète. Surtout que, parfois j’ai des sensations que je n’arrive pas à décrire par des mots.

RJS :  Quelle est la qualité de votre alimentation ?

Neloumsei Lucie : Je prends la boule (la patte de mil) accompagnée du gombo. Pour le maïs, je mets dans l’eau pendant deux à trois jours avant de faire moudre et consommer ensuite. Parfois si les moyens me permettent, je mange aussi les fruits et légumes.

RJS :   Comment vous-vous procurez vos médicaments ?

Neloumsei Lucie : Mon époux me les achète quand il en a les moyens. Mais depuis presque deux ans, c’est difficile. Il y a aussi l’association pour la bienfaisance et l’entraide aux personnes vulnérables qui m’a soutenu avec les médicaments plusieurs fois. J’invite aussi les personnes de bonne volonté et le gouvernement à faire ce geste comme il est en train de faire avec ceux qui souffrent du VIH /SIDA. C’est très important. Des gens ignorent cette maladie. Lorsqu’ils ne se sentent pas bien, ils disent que c’est le paludisme, la typhoïde et ils inventes tout et rien. Il faut aussi une sensibilisation de masse.

                                               Alhadji Bougar MAHAMAT HASSAN