Cinéma : Une jeune comédienne au parcours inspirant

8 mars 2023

Comédienne de cinéma et de théâtre, Eléonore Raïchatou Tompoua Kocty a débuté sa carrière dans le 7e art il y a une dizaine d’années. Son amour pour ce métier remonte à l’époque où elle était encore au lycée, en classe de 4e. Mais cet amour sera mis entre parenthèse au profit des études comme a exigé son père. C’est après le Baccalauréat que la jeune dame a renoué avec le cinéma. Tout a commencé véritablement à l’université de Ouagadougou, devenue Université Professeur Joseph Ki-Zerbo, lorsqu’elle s’était inscrite en faculté d’anglais. C’est donc à l’université qu’elle a eu l’occasion de prendre part au casting sur la série télévisée Ouaga Love. Elle a été retenue séance tenante. Le public découvre désormais la comédienne sur le petit écran. C’est à cœur ouvert qu’elle a décidé de parler de son métier, de sa passion mais aussi de certaines réalités du cinéma.

"Le cinéma est un moyen d'éducation"
"Le cinéma est un moyen d'éducation"

Lauréate de la meilleure interprétation féminine burkinabè aux Sotigui Awards 2020, Eléonore Raïchatou Tompoua Kocty est une artiste pleine de talent. Les Sotigui Awards ou la nuit des Sotigui, sont des récompenses annuelles des acteurs comédiens du cinéma africain et de sa diaspora organisées au Burkina Faso.

Beaucoup plus connue dans le milieu du cinéma, Eléonore a commencé d’abord par le théâtre et ce, avec la troupe de l’Université Professeur Joseph Ki-Zerbo. Nous sommes en 2010. Le cinéma, sa passion d’enfance, interviendra un an plus tard avec la série Ouaga Love du réalisateur burkinabè Guy Désiré Yaméogo. Dans cette série elle incarnait le rôle d’une jeune femme, épouse d’un homme âgé. A travers cette série, les téléspectateurs découvrent une jeune dame souriante aux jeux d’acteurs captivants. Certains n’hésitent pas à le lui faire savoir. Elle raconte : « Parfois quand les gens vous voient ils vous apprécient bien en disant : ‘’vous avez bien joué. Vous avez incarné le rôle d’une femme africaine. Vous avez été sage’’ ». « Ça fait plaisir », se réjouit-elle.

Diplômée en Master II de Gestion et Administration Culturelle, Hadja ou encore Adjo ou Elisa des noms qu’elle porte dans les films où elle a joué, estime que le cinéma est un métier passionnant mais qui nécessite beaucoup de travail et de formation au préalable. C’est ainsi qu’elle a décidé non seulement de suivre des formations académiques mais également sur le terrain à travers les masters class et les jeux d’acteurs.

Licence en Arts dramatiques en poche, la comédienne a été nominée personnalité culturelle de l’année 2021, catégorie acteur au 12 PCA (12 personnalités culturelles de l’année). Une dizaine d’année de carrière, elle a joué dans une quinzaine de films qui sont entre autres :

Rôle principal dans :

2022 No bla bla (série) de François Bergeron

2021 De plus en plus loin, production Canal plus, réalisé par Eric Lingani et Fabien Dao

2019 Les honorables députés, réalisé par Serges Armel Sawadogo

2019 No bla bla (pilote série) de François Bergeron

2016 Il pleut sur Ouaga réalisé par Fabien Dao

2015 La Rupture réalisé par Francesca Saka

2015 Un arbre pour une vie réalisé par Maïga Rachida Moussa

2014 The Rose réalisé par Aïssata Ouarma

2011 Waga love (la saison I et II) réalisé par Guy Désiré Yameogo

 Rôle secondaire et figuration dans :

2020 Madjigui, réalisé par Maîmouna N’Diaye

2016 La Foret du Niolo, réaisé par Adama Roumba

2014 Kokoko Afferage.com de Irène Tassembedo

2013 Soleils réalisé par Dani Kouyaté.

Si elle a bien envie de jouer dans des films, il arrive des moments où elle confie avoir refusé certains rôles. C’est le cas lorsqu’elle estime que l’histoire ne renferme pas d’enseignements ou encore que l’histoire est trop éloignée de ses valeurs burkinabè, africaines. « Le cinéma est un moyen de communication avec le public, un moyen d’éducation », justifie-t-elle.

"Il y a des valeurs de notre Afrique que nous devons défendre"
"Il y a des valeurs de notre Afrique que nous devons défendre"

Le cinéma pour elle, est un moyen puissant de communication et le cinéaste est un porteur de messages par conséquent il doit faire attention aux valeurs qu’il véhicule. Morceau choisit : « le cinéma est un moyen d’éducation et de sensibilisation avant d’être un métier comme tout autre. Nous avons le pouvoir de la parole. Nous exerçons un pouvoir sur le public. Nous devons engager notre responsabilité quant à ce que notre société va devenir du fait de ce qu’on montre. Il y a des valeurs de notre Afrique que nous devons défendre ».

Aux jeunes filles qui souhaitent embrasser ce métier, la comédienne conseille le travail car, à son avis, « le cinéma nécessite de l’engagement ». Dame Eléonore prône plusieurs valeurs mais la plus importante à ses yeux est « l’humanisme ». Explication : « on est des frères et l’autre peut avoir besoin de nous. Accepter que l’autre peut se tromper, savoir reconnaitre que l’autre a besoin d’aide ».

    Masbé NDENGAR