Tchad : Moustapha gagne sa vie grâce à la vente de sable extrait du fleuve Chari

25 mai 2023

Après avoir connu une faillite dans son petit commerce de vente de fruits, Moustapha Abbas, quinquagénaire et père de six enfants est plus que déterminé à se frayer un autre chemin. Pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille, il passe désormais ses journées à extraire à sécher et à vendre du sable sur la berge du fleuve Chari longeant le quartier Farcha dans le premier arrondissement de N'Djamena au Tchad.

Lorsqu’il sort de sa maison le matin sa destination est connue : la berge de Farcha, son lieu de travail. Moustapha Abbas se fixe un objectif journalier : extraire au moins trente (30) sacs de 50 kg de sable avant le coucher du soleil.

nombreux sont des jeunes venus des provinces du Tchad qui occupent la berge du fleuve Chari pendant la période de décrue, un fleuve séparant la capitale N’Djamena en deux. Apres avoir extrait du sable au fond de ce fleuve, il faudra au moins deux à quatre heures du temps pour le faire sécher au soleil. Il faut ensuite le transporter, toujours dans les sacs pour exposer à proximité de grandes voies pour la vente.
Moustapha Abbas extrait du sable au fond du fleuve Chari

Habillé en culotte de bain et un sac à main, ce père de six enfants plonge dans le fleuve, à une profondeur de plus d’un mètre, pour ramasser du sable puis le déposer au bord du fleuve. Une activité qui requiert des aptitudes en natation.

Cette activité Moustapha Abbas l’exerce depuis quatre ans. « Je n’ai pas un autre travail puis que je n’ai plus assez de moyens financiers pour poursuivre mon commerce. Avant, je vendais des citrons, des oignons… au marché à mil. Aujourd’hui, je ne peux ni voler ni quémander de l’argent auprès de quelqu’un », confie-t-il.

nombreux sont des jeunes venus des provinces du Tchad qui occupent la berge du fleuve Chari pendant la période de décrue, un fleuve séparant la capitale N’Djamena en deux. Apres avoir extrait du sable au fond de ce fleuve, il faudra au moins deux à quatre heures du temps pour le faire sécher au soleil. Il faut ensuite le transporter, toujours dans les sacs pour exposer à proximité de grandes voies pour la vente.
Moustapha Abbas est entrain de sortir de l'eau avec le sable extrait

Comme lui, nombreux sont des jeunes venus des provinces du Tchad qui occupent la berge du fleuve Chari pendant la période de décrue, un fleuve séparant la capitale N’Djamena en deux. Après avoir extrait du sable au fond de ce fleuve, il faudra au moins deux à quatre heures du temps pour le faire sécher au soleil. Il faut ensuite le transporter, toujours dans les sacs pour exposer à proximité de grandes voies pour la vente. « Le fait de remonter avec un sac de 50kg nous fatigue mais c’est notre travail. On est habitué et cela se passe bien. Je travaille chaque jour de 10h et à 17h, avec un temps de repos de quatre heures par jour », explique Moustapha Abbas.

« Le prix conventionnel d’un sac de sable de 50kg est fixé à 500f. Lorsque la clientèle se fait rare, le prix peut chuter jusqu’à 200f. Ce qui est bien dommage », regrette le quinquagénaire. Une inconstance de prix qui n’encouragerait pas les jeunes exerçant cette activité, poursuit Moustapha Abbas.

nombreux sont des jeunes venus des provinces du Tchad qui occupent la berge du fleuve Chari pendant la période de décrue, un fleuve séparant la capitale N’Djamena en deux. Apres avoir extrait du sable au fond de ce fleuve, il faudra au moins deux à quatre heures du temps pour le faire sécher au soleil. Il faut ensuite le transporter, toujours dans les sacs pour exposer à proximité de grandes voies pour la vente.

Quant au gain quotidien, Moustapha Abbas n’est pas complètement satisfait mais il ne peut que s’en contenter. « Je gagne 1250f à 1500f par jour.  Ce qui me permet d’assurer le minimum de besoin vitaux de ma famille et mon transport pour venir à la berge », affirme-t-il.

Vendre du sable pour vivoter, de nombreux jeunes de la capitale jugent l’activité déshonorante. Ce qui est loin d’être le cas de Moustapha Abbas, ce natif de la capitale qui l’exerce avec fierté.

Il plaide toutefois pour plus d’initiatives de la part du gouvernement afin d’encourager l’entrepreneuriat des jeunes. 

Alhadji Bougar MAHAMAT HASSAN