Mali : « Des élèves ne respectent pas les professeurs d’éducation physique »

29 mai 2023

La notion de sport recouvre un large éventail d’activités physiques dans le cadre scolaire comme l’Education physique et sportive (EPS). Au Mali les enjeux liés à l’efficacité de ces activités reposent notamment sur le temps qui y est consacré ainsi que l’intérêt des jeunes. Le désintérêt du sport par des élèves est visible. Quelles en sont les raisons ?

Les activités sportives peinent à se faire une bonne place auprès de la population malienne surtout celle juvénile. Cela est dû à plusieurs causes, c’est ce qu’explique Alavi Kouamé Agbeko, chargé du sport au lycée Cheickné Togola de Bamako : « le désintérêt des jeunes pour le sport pourrait s’expliquer par le temps relativement réduit consacré au sport dans nos écoles. Le temps que le département en charge de l’éducation octroie pour l’Education physique et sportive (EPS) est peu, soit une heure par semaine. Pour nous les professeurs d’EPS il faut que l’entraînement soit continu et sans courbe ou cassure ».

Les activités sportives peinent à se faire une bonne place auprès de la population malienne surtout celle juvénile. Cela est dû à plusieurs causes
Alavi Kouamé Agbeko, chargé du sport au lycée Cheickné Togola de Bamako 

Malgré le fait que l’éducation physique et sportive soit notée sur 20, beaucoup de jeunes ne semblent toujours pas motivés par cette activité. Selon Alavi Kouamé Agbeko « les élèves ne considèrent pas le professeur d’éducation physique comme les autres enseignants. D’une part, parce que les cours ne sont pas faits en classe et d’autre part, il n’y a pas vraiment de suivi. C’est la raison pour laquelle j’amène mes élèves en classe à chaque début de cycle pour leur donner une explication sur chaque discipline et son importance sur leur santé ».

Le manque de pédagogie lié au recrutement des professeurs de sport

Les activités sportives peinent à se faire une bonne place auprès de la population malienne surtout celle juvénile. Cela est dû à plusieurs causes
Alavi Kouamé Agbeko, chargé du sport au lycée Cheickné Togola de Bamako 

Au Mali les professeurs d’EPS sont formés à l’Institut nationale de la jeunesse et des sports, en Sciences et Technique des activités physiques et sportives. Il n’est donc pas autorisé aux non professionnels d’enseigner cette discipline. Cependant certains établissements ne respectent pas cela. « L’EPS est une matière très complexe puisque cela participe au développement des jeunes, sur le plan de la personnalité, du psychisme et de la santé physique. Cette responsabilité ne doit pas être confiée à une personne qui n’est pas technicien sinon elle ne profite pas à l’apprenant », dénonce Alavi Kouamé Agbeko.

Aussi, a-t-il ajouté : « Mais force est de constater que beaucoup d’établissements confient le sport à un ancien sportif dépourvu de pédagogie et devant prendre en charge parfois trois classes en même temps ».

Inciter les jeunes à faire du sport

Certains jeunes pratiquent le sport uniquement à l’école et aussi pour son aspect social. D’autres le pratiquent comme une hygiène de vie : « je fais l’EPS parce que je me sens en forme après, en plus nous faisons également des jeux collectifs ce qui nous permet de nous rapprocher les uns des autres », confie Cheik Oumar Sacho, élèves en 11e année Sciences au lycée Cheickné Togola.  

Awa Nafo, lycéenne et adapte du sport dit pratiquer le sport régulièrement : « que ce soit à l’école ou à la maison j’aime faire le sport. Je m’entraine souvent seule ou en groupe avec des amis. Le sport m’apporte la santé et psychologiquement je me sens bien quand je fais du sport ».

Bintou DIABATÉ