Niger : Le port du turban, quelle signification ?

17 juillet 2023

Le turban, cette étoffe encore appelée Msarr en langue arabe est plus qu’une parure chez les nomades. Au Niger, pour les communautés peulhs, arabes, toubous et touaregs, le port du turban revêt une importance capitale.

Appelé Filcol en peulh, Rawani en haoussa, Bontobay en zarma et Taguelmoust en tamasheq, le turban peut être porté par tout le monde. Au-delà de son rôle ou usage au quotidien pour se protéger des intempéries (vent, soleil), il joue un rôle et a une signification dans les us et coutumes de certaines communautés notamment chez les Touaregs.
Mohamed Abdelatif explique que pour nouer le turban, il faut une longueur d'environ sept à huit mètres pour montrer toute son esthétique.

Appelé Filcol en peulh, Rawani en haoussa, Bontobay en zarma et Taguelmoust en tamasheq, le turban peut être porté par tout le monde. Au-delà de son rôle ou usage au quotidien pour se protéger des intempéries (vent, soleil), il joue un rôle et a une signification dans les us et coutumes de certaines communautés notamment chez les Touaregs.

Selon Alhousseini Al Cheiffou, Président Directeur Général de « Nomade Artisanat et Culture » et ambassadeur de la culture nomade notamment touareg : « le port du turban constitue un passage très important dans la vie des jeunes garçons ». C’est au cours d’une cérémonie appelée Anadiade chez les Touaregs que ce passage d’adolescence à l’âge adulte est concrétisé. « Au cours de la cérémonie nous portons le turban au jeune généralement de 18 ans et les marabouts font la Fathia. C’est en ce moment que nous invitons ce dernier à rejoindre le cercle des hommes », explique Alhousseini Al Cheifou pour qui le turban constitue par ailleurs un symbole de sagesse.

Appelé Filcol en peulh, Rawani en haoussa, Bontobay en zarma et Taguelmoust en tamasheq, le turban peut être porté par tout le monde. Au-delà de son rôle ou usage au quotidien pour se protéger des intempéries (vent, soleil), il joue un rôle et a une signification dans les us et coutumes de certaines communautés notamment chez les Touaregs.
Alhousseini Al Cheiffou, PDG de « Nomade Artisanat et Culture » arborant son turban avec dextérité

Le chèche symbole de retenu chez l’homme touareg encore appelé l’homme ‘’bleu’’ (les peuples nomades sont généralement appelés ainsi parce qu’ils portent des vêtements sombres).

Le Taguelmoust ou chèche c’est la pièce maîtresse de la virilité du masculin qui traduit une vision Achak. Par Achak on peut entendre toutes valeurs de responsabilité. Alhousseini Al Cheifou explique que dans le sens original, c’est de la bouche que sortent tous les maux. Alors, quand le Touareg porte le turban, il couvre sa bouche. Il ne doit plus dire des mots insensés qui transgressent des valeurs d’humanité, d’amour, de convivialité et de fraternité. « Quand je porte le turban, je me garde de dire des mots qui pourront faire mal à autrui », renchérit Mohamed Abdelatif, un autre Touareg de Tchintabaraden.

Le turban est le gardien des différents organes (les sens de l’homme) qui sont les oreilles, les yeux, le nez, la tête…  Le turban passe sur les oreilles pour faire savoir qu’un homme doit savoir raison gardée, ne pas dire tout ce qu’il entend, ne pas dire tout ce qu’il voit, savoir s’abstenir, observer. Pour les Touaregs c’est une école de la sagesse, de l’honneur et de la grandeur.

Le turban, symbole de noblesse pour les Touaregs

Appelé Filcol en peulh, Rawani en haoussa, Bontobay en zarma et Taguelmoust en tamasheq, le turban peut être porté par tout le monde. Au-delà de son rôle ou usage au quotidien pour se protéger des intempéries (vent, soleil), il joue un rôle et a une signification dans les us et coutumes de certaines communautés notamment chez les Touaregs.
Il y a plusieurs façons de nouer le turban chez les Touaregs selon Alousseini Al Cheifou

Les grandes cérémonies telles que les intronisations, les réjouissances sociales, les fêtes religieuses ou les événements culturels sont des occasions de démonstration de l’art à travers le port du turban.

Mohamed Abdelatif explique que pour le nouer, il faut environ sept à huit mètres pour montrer toute son esthétique. La façon de le nouer aussi diffère d’une région à une autre, précise Alousseini Al Cheifou. « Il y a des formes royales, des formes de chefferie. Je suis un Touareg du Niger et quand je vois un Touareg du Mali, je sais le reconnaître de celui de l’Aïr. Et celui de l’Aïr, je sais le distinguer de celui du Burkina Faso ».

Il existe plusieurs couleurs du chèche (le turban). Il y a le tissu en coton blanc, bleu, gris, vert et noir.  Le prix varie de 10.000FCFA à 200 000FCFA. Mais, il y a aussi le Illecha qui est un tissu couleur indigo qui déteint. Ce tissu est porté par le jeune marié le jour de son mariage.

Mireille BAILLY