Littérature : « Pougpaala » ou la nouvelle femme
« Pougpaala, une vie de femme ». C’est le titre du roman de Sayouba Traoré. Il a été dédicacé à Ouagadougou le 28 juillet 2023. Avec une trentaine d’œuvres à son actif, « Pougpaala, une vie de femme » est le premier roman de Sayouba Traoré à être édité dans son pays (Burkina Faso). Cette œuvre relate l’histoire d’une veuve qui a épousé le petit frère de son défunt mari comme le veut la tradition. Elle doit se battre pour préparer l’avenir de ses enfants.
Paru aux Editions Plum’Afrik 2023, « Pougpaala, une vie de femme » compte 203 pages. L’auteur aborde la problématique de la femme au Burkina Faso, notamment la question du mariage. Pougpaala, en moré, signifie littéralement nouvelle mariée ou encore femme qui vient de se marier. Dans ce roman, Pougpaala est, certes, une nouvelle mariée mais pas la plus jeune. Elle est au contraire la doyenne. « C’est une histoire à la fois triste et instructive », a relaté l’auteur.
Ce roman se caractérise par la couleur unique de sa couverture : orange. Ce qui traduit, selon le présentateur Mori Nacoulma, l’enthousiasme, le dynamisme, la vitalité... On y voit aussi deux mains, géométriquement disposées, avec des artifices tels que la bague, le bracelet, le henné… tous ces éléments, poursuit le présentateur, renvoient au champ lexical de l’amour, du mariage. Sémiologiquement, précise Mori Nacoulma, cette œuvre magnifie la beauté de la femme, l’amour mais c’est également l’expression de la non-violence.
Poète, nouvelliste et journaliste, Sayouba Traoré a un style particulier avec des phrases assez courtes et simples. Le temps dominant dans l’œuvre est l’imparfait avec l’utilisation de figures de style qui contribuent à la beauté du texte. Ce roman n’est pas structuré en chapitres. Il n’y pas de titres non plus. Il est organisé en parties. « J’ai choisi de faire une narration raison pour laquelle il n’y pas de chapitres », a précisé Sayouba Traoré.
Aussi, dans « Pougpaala, une vie de femme », les personnages sont désignés par des pronoms personnels. Selon l’auteur, il a voulu que ‘’Pougpaala’’ reste le personnage principal au cœur de l’histoire. On remarque, en parcourant le roman, l’utilisation fréquente du pronom indéfini ‘’on’’. Il se lit comme un conte et se caractérise par l’absence de dialogues.
Cette œuvre aborde à la fois la culture traditionnelle africaine et la modernité même si l’auteur souligne qu’il n’aime pas la culture moderne.
Sayouba Traoré a confié que des maisons d’édition en Europe ont voulu impérativement éditer son roman mais il a décliné l’offre. Pour lui, l’histoire se déroule au Burkina Faso par conséquent, l’œuvre doit également y être éditée. Il invite la jeunesse à se cultiver à travers la lecture car selon lui, « dans le monde, il y a ceux qui lisent, et qui commandent ceux qui ne lisent pas ».
Masbé NDENGAR de Bodo