Niger : Ousmanemajo, l’un des plus célèbres jeunes web humoristes à cœur ouvert sur RJS
Né à Maradi la capitale économique du Niger le 19 septembre 2000, Ousmanemajo à l’état civil Idrissa Abdoulaye Ousmane est un jeune humoriste qui fait parler de lui sur les réseaux sociaux. En effet, à travers des capsules humoristiques le jeune homme logisticien de formation tente de sensibiliser les jeunes sur les méfaits de certaines pratiques qui pourraient nuire à leur vie. Il compte sur les réseaux sociaux 626 000 followers sur Facebook, sur Tik Tok 100 000 abonnés et sur Instagram 76 800 abonnées. Il se confie à Radio Jeunesse Sahel (RJS).
Radio Jeunesse Sahel : pourquoi avoir basculé du transport logistique à Web humoriste ?
A Maradi où je suis né, j’ai étudié dans le domaine du Transport Logistique jusqu’à ma terminale. En plus de cela, j’aimais beaucoup jouer devant une caméra. Quand j’étais plus jeune, après avoir regardé un film, je restais toujours pour voir le Making off afin de savoir comment le film a été réalisé. Avec le temps, j’ai eu de l’amour pour la vidéo et c’est la raison pour laquelle j’ai embrassé le métier de web humoriste après mon baccalauréat.
Radio Jeunesse Sahel : Comment trouvez-vous l’inspiration pour faire rire ceux qui vous suivent ?
Ça vient naturellement. Parfois, je fais des choses qui me surprennent même. Lors des prises, j’improvise et ceux qui sont au tournage apprécient beaucoup.
Radio Jeunesse Sahel : Avez-vous eu une formation dans le domaine de web humoriste ?
Je n’ai reçu aucune formation. On peut dire que je suis un autodidacte dans ce domaine. Je regarde seulement beaucoup les vidéos.
Radio Jeunesse Sahel : Comment a été votre première fois devant la caméra ?
Ma première vidéo, je l’ai faite au Nigeria. Mon cousin du nom de Cédric était dans la réalisation et dans le montage des vidéos, alors lorsque j’ai vu une des vidéos qu’il avait faites, je suis tombé tout de suite amoureux. Je lui ai demandé comment il arrivait à faire autant de magie. Il m’a donc montré une application dans son téléphone du nom de Viva vidéo. De retour à Maradi, j’ai tenté de faire la même chose que lui avec un de mes neveux et un de mes amis. Bien traité avec l’application en question, nous l’avons posté sur ma page Instagram et les gens ont beaucoup ‘’liké’’.
Radio Jeunesse Sahel : Votre page Facebook a été certifiée. Quelles en sont les retombées ?
Non pas du tout, c’est juste le badge certifié de couleur bleu qui se présente. Il n’y a pas d’argent. Avant, quand la page était monétisée, je pouvais avoir jusqu’à 5 000 dollars, mais ma page a rencontré un problème donc depuis on travaille à le résoudre. Sinon la certification ne donne pas droit à de l’argent. Ça rend juste crédible.
Radio Jeunesse Sahel : Êtes-vous satisfait de votre travail ?
Je suis énormément satisfait. Non seulement je suis très connu mais aussi, je gagne quelques avantages tels que les partenariats. Il m’arrive souvent même de recevoir des transferts d’argents de mes fans. Lors de mes achats, que ce soit dans les super marché ou ailleurs j’ai des réductions sur les prix. Quand je me rends au restaurant, il y a toujours quelqu’un à coté qui a déjà géré mon addition. J’aime ce que je fais et ça me procure du bien.
Radio Jeunesse Sahel : La délinquance juvénile, le tabagisme, voici quelques sujets que vous développez dans vos vidéos. Pourquoi ces thèmes ?
C’est ce qui fait l’actualité. Beaucoup de jeunes s’adonnent à la consommation des produits impropres à la santé, d’autres au gain facile et je pense que ce n’est pas une bonne chose. Donc, à travers la vidéo humoristique je suis certains de faire passer mon message sensibilisateur sur les réseaux sociaux. C’est sur ces réseaux que se trouve le maximum de jeunes.
Radio Jeunesse Sahel : Dans une de vos capsules, on vous voit en train de vous battre avec un âne après avoir tiré un joint que vos amis vous ont convaincu de prendre. Quel sens donnez-vous à cette scène ?
C’est pour montrer réellement à quel point ces substances sont mauvaises pour la santé et ses effets ne sont pas du tout intéressants à vivre.
Radio Jeunesse Sahel : Comment imaginez-vous une journée sans connexion internet ?
(Soupir…). Je ne veux même pas imaginer. C’est devenu comme une "drogue". Une journée sans connexion sera très difficile.
Radio Jeunesse Sahel : Quelle est votre actualité en tant que comédien ?
J’ambitionne devenir un grand réalisateur donc pour y parvenir, j’essaie de toucher du doigt toutes les activités de la chaîne. Qu’il s’agisse de l’écriture des scénarii, la mise en scène, le montage, je veux tout connaître.
Si tu te rappelles, depuis le début, j'ai dit, j'aime voir le Making off, comment on fait pour faire un film. Donc, ce que je fais maintenant, je peux dire, c'est comme si je suis en train de m'entraîner. Parce que tu ne peux pas venir, rentrer dans le monde du cinéma sans rien connaître.
Radio Jeunesse Sahel : Pensez-vous que le métier de web humouriste est un métier d’avenir pour les jeunes ?
Le métier de web humoriste a vraiment le vent en poupe avec l'essor des réseaux sociaux et des plateformes de streaming. C'est un domaine qui peut offrir pas mal d'opportunités, surtout si on est créatif et qu'on sait comment captiver un public en ligne. Les jeunes qui ont un talent pour l'humour et qui comprennent les tendances peuvent certainement se faire une place. En plus, c'est un métier qui permet une grande liberté d'expression. Mais comme pour tout métier artistique, il faut être prêt à beaucoup travailler et parfois à faire face à l'incertitude.
Radio Jeunesse Sahel : Quel message avez-vous à l’endroit des jeunes ?
Dans la vie, on dit toujours de travailler dur, donc je leur demande de se concentrer sur ce qu’ils font.
Interview réalisée par Mireille BAILLY